Où les faits nous mènent !

Il y a quelques temps, sur une radio publique à vocation généraliste, s'exprimait un certain scientifique politique, grand dégraisseur de mammouths devant l'Eternel... S'il était invité, en ces émissions matutinales, c'est qu'il a commis quelque opuscule dont l'objet est de faire entendre aux foules, qui ne demandent d'ailleurs que ça, que l'évolution du climat de notre grande maison Terre n'est pas celle que les catastrophistes de tout poil, réunis au sein du GIEC, veulent tenter de nous faire croire !!! Le propos n'est point de commenter le scientisme forcené de l'individu, les ondes sont pleines à saturation de ces analyses... Mais, il est une phrase qui a éveillé quelque écho au fond des brumes du cervelet de votre serviteur.... M. le Joyeux a professé quelques doctes propos qui revenaient à « La Nature n'est pas bonne par définition, il suffit de voir ce qui c'est passé en Haïti pour s'en convaincre... » assortis de quelques considérations sur la nécessité de maîtriser cette mauvaise Nature... En quelques secondes, nous avons eu là un concentré édifiant d'approximation, pour rester poli, qui témoigne de la grande capacité de discernement propre à nos chers décideurs !

La Nature n'est ni bonne, ni mauvaise par définition... Un bout de bois, un rocher, une giboulée de printemps comme un ouragan n'ont pas de volonté propre et pas plus d'intentions positives ou négatives que le clavier qui sert à transcrire ces élucubrations.... Ils sont, c'est tout.

Et le mieux que puisse faire l'Homme, le soit disant Homo sapiens modernis, c'est d'apprendre à faire avec les éléments et autres phénomènes naturels plutôt que de s'acharner à lutter contre à grands renforts de moyens couteux et fondamentalement inutiles ! Et ce d'autant plus que les politiques dominantes d'aménagement du territoire et de l'économie financiarisée concourent inéluctablement à aggraver l'impact des phénomènes naturels.

Quant à dire que c'est la Nature qui est responsable de la catastrophe en Haïti, c'est oublier un peu vite les déboisements massifs pour remplacer les forêts tropicales par des plantations qui ne retiennent en rien les pluies diluviennes et causent des coulées de boues mortelles pour les populations qui ne bénéficient même pas de la richesse et des profits tirés de ces exploitations agricoles dont tout le bénéfice part aux USA ou ailleurs !

Il en est de même lorsque que l'on construit dans des zones inondables où ce ne sont pas les digues qui protègeront bien longtemps les populations victimes de leur méconnaissance des phénomènes naturels et surtout d'élus peu scrupuleux qui n'hésitent guère, pour attirer des habitants, à faire changer les traits de crayon tracés sur les plans de prévention des risques ! Ces mêmes élus qui ensuite s'époumonent comme des canards outrés en criant au scandale et demandant que des coupables soient trouvés et châtiés lorsque des habitants nagent avec 3 mètres d'eau dans leur salon. Et souvent, à cause de l'inconséquence et de la rapacité, les conséquences sont autrement plus dramatiques que des maisons inhabitables.

Et le pire c'est que, lorsque l'Etat prend enfin ses responsabilités, les mêmes qui hurlaient au scandale aboient tout aussi fort pour demander que les zones à risque restent constructibles....

Est ce que l'explosion d'un volcan poussiéreux en Islande et ses conséquences sur une économie mondialisée ne nous pousseraient pas à réfléchir un peu sur cette société sans avenir ?

Paisible et provinciale, Orléans vit derrière ses digues, jusqu'au jour où.....